COMPREHENSION, DEUX MILLE D’ENTRE EUX SE REPENTIRENT
Les Khawârij qui se s ont révoltés et ont combattu contre ‘Ali (Radhi Allahou anhou) furent atteints par cette mauvaise compréhension. Ceci car ils ont compris les textes de la Shari’ah d’une façon erronée et contraire à celle des Compagnons (Radhi Allahu anhum). C’est pourquoi, lorsque Ibn ‘Abbâs (Radhi Allahou anhou) s’engagea dans un débat avec eux, il leur montra la compréhension correcte des textes. Certains sont revenus et d’autres restèrent dans leur égarement. L’histoire de ce débat fut rapportée dans Al-Mustadrak (2/150-152) de Al-Hakîm (m.405H), et l’isnâd est sahih selon les conditions de Muslim (m.261H). Y figure la parole de Ibn ‘Abbas : « Je suis venu à vous de la part des Compagnons du Messager d’Allah (Salalahu alaihi wa salam), des Muhajirin et
des Ansâr, pour vous informer de ce qu’ils disent. Ils savent ce qu’ils disent car le Coran a été descendu sur eux, et ils connaissent mieux la révélation que vous car elle fut révélée parmi eux. Et aucun d’eux n’est parmi vous. » L’un d’eux dit : « Ne discutez pas avec les gens de Quraysh (puisque Ibn ‘Abbâs était Qurayshite), car Allah ('Azawajal) a dit :
"Ce sont plutôt des gens chicaniers."
{Az-Zukhruf : 58}
Ibn ‘Abbâs continua : « Et je suis venu à un peuple dont il n’y a jamais eu plus sévère dans l’effort que lui. Leur visage est devenu pâle à force de veiller, comme si leurs mains et leurs pieds ne les dissuadaient pas. »
Certains partirent et d’autres restèrent. Quelques uns dirent : « Parlons avec lui et voyons ce qu’il a à dire. »
Je dis: « Informez-moi des raisons de votre rancune envers le fils de l’oncle du Messager d’Allah (Salalahu alaihi wa salam) et son gendre, et envers les Muhâjirin et les Ansâr ? »
Ils répondirent : « Pour trois raisons. »
Je dis: « Lesquelles ? »
Ils dirent : « La première est qu’il a rendu des hommes juges dans les affaires d’Allah, alors qu’Allah ('Azawajal) dit :
"Le pouvoir n'appartient qu'à Allah. "
{Yusuf : 40}
Donc le jugement n’appartient ni aux hommes ni aux juges. »
Je dis : « Cela fait seulement une raison. »
Ils continuèrent : « Quant aux autres raisons, il combattit ses ennemis mais ne prit aucun prisonnier ou butin de guerre. Donc si ceux qu’il a combattus étaient mécréants, leur emprisonnement et leur butin devient licite. S’ils étaient croyants, les combattre ne serait pas permis. »
Je répondis : « Voici deux raisons, quelle est la troisième ? »
Ils dirent : « Il supprima le titre de ‘Chef des croyants » pour lui-même, il est donc le chef des mécréants. »
Je dis : « Avez-vous autre chose à rajouter ? »
(Ils dirent:) « Cela nous suffit. »
(Ibn Abbas:) « Puis-je vous réciter du Livre d’Allah et de la Sunnah de Son Prophète (Salalahu alaihi wa salam) ce qui réfutera vos propos et vous obéirez ? »
(Ils dirent:) « Oui ! »
(Ibn Abbas:) « Concernant votre parole selon laquelle il a autorisé des hommes à juger dans les affaires d’Allah, alors je vais vous réciter ce qui montre qu’Allah a délégué son jugement aux hommes pour le prix de quatre dihramsconcernant un lapin ou un autre gibier. Allah a dit :
"Ô les croyants ! Ne tuez pas de gibier pendant que vous êtes en état d'Ihram. "
Jusqu’à :
« …d'après le jugement de deux personnes intègres parmi vous »
Alors je vous implore par Allah : Le jugement des hommes concernant les lapins et les autres gibiers est-il meilleur, ou est-ce le jugement concernant leur sang et leur réconciliation ?
Vous savez que si Allah avait voulu, Il aurait jugé et n’aurait pas relégué cela à des hommes. Et Allah ('Azawajal) a dit au sujet de la femme et de son époux :
"Si vous craignez le désaccord entre les deux [époux], envoyez alors un arbitre de sa famille
à lui, et un arbitre de sa famille à elle. Si les deux veulent la réconciliation, Allah rétablira
l'entente entre eux."
{An-Nisaa : 35}
Allah a donc fait du jugement des hommes une tradition authentique. Alors délaisseriez-vous cela [i.e. cet égarement] ? »
(Ils dirent:) « Oui ! »
(Ibn Abbas:) « Quant à votre parole selon laquelle il a combattu et ne prit pas de prisonniers et de butin de guerre, dénigrez-vous ‘Aisha ? Vous devez déclarer licite pour elle ce que vous avez déclaré licite pour d’autres ! Si vous faites cela, vous deviendriez mécréants, car elle est votre mère. Et si vous dites ‘Elle n’est pas notre mère’, alors vous avez mécru car Allah dit :
"Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu'ils n'en ont sur eux-mêmes; et ses épouses sont leurs mères."
{Al-Ahzâb : 6}
Vous tournez donc autour de deux égarements. Quel que soit celui que vous adoptez vous tombez dans l’égarement. »
Ils se mirent à se regarder les uns les autres.
Je dis : « Abandonnez-vous cela ? »
(Ils dirent:) « Oui ! »
(Ibn Abbas:) « Quant à votre parole : il a supprimé le titre de ‘Chef des croyants’ de son nom, alors je vous apporte celui qui vous plait et je vous verrai. En effet, vous avez entendu que le jour d’Al-Hudaybiyyah, le Prophète (Salalahu alaihi wa salam) a conclu un pacte avec Suhayl Ibn ‘Am r et Abu Sufyân Ibn Harb. Le Messager d’Allah(Salalahu alaihi wa salam) dit alors au Chef des Croyants (‘Ali) ‘Ecris ô ‘Ali : Ce sont les termes du pacte de paix acceptés par Muhammad le Messager d’Allah.’ Alors les païens s’écrièrent ‘ Non, par Allah ! Si nous savions que tu étais le Messager d’Allah nous ne t’aurions pas combattu !’ Le Messager d’Allah (Salalahu alaihi wa salam) répondit : ‘Ô Allah ! Toi Tu sais que je suis le Messager d’Allah ! Ecris ô ‘Ali : Ce sont les
termes du pacte de paix acceptés par Muhammad Ibn ‘Abdillah.’[1]
Donc par Allah, le Messager d’Allah (Salalahu alaihi wa salam) était meilleur que ‘Ali, pourtant il n’a pas été révoqué de la Prophétie lorsqu’il a effacé le titre [de Messager d’Allah] de son nom. »
Ibn ‘Abbâs continua : « C’est ainsi que 2000 personnes se repentirent, et les autres furent tués dans leur égarement. » [2]
[1] Rapporté par al-Bukhari (5/303-304) et Muslim (12/134-138) à partir du hadith de al-Baraa Ibn ‘Azib (Radhi Allahou anhou)
[2] Cet incident fut rapporté par ‘Abdur-Razzaq dans al-Musannaf (18678), Ahmad (1/342), Abu ‘Ubayd dans al-Amwâl (444), an-Nasâ i dans Hilyat ul-Awliyaa (1/318-320), al-Bayhaqi dans as-Sunan ul-Kubra (8/179), Ibn ‘Abd ul-Barr dans Jâmi’ Bayân ul-‘ilm (2/103-104), Ibn ul-Jawzi dans Talbis Iblis (p.91-93), Abul-Farj al-Jariri dans al-Jalis us-Salih il-Kâfi (1/558-560) et Ibn Kathir dans al-Bidâyah wan-Nihâyah (7/281).
Traduit par sounna.com
Tiré du livre "Quelle raison et quelle religion considèrent les attaques suicides et la destruction comme un Jihâd ?" de sheikh abdul Muhsin ibn Hamad al Abbad (Hafidha Oullah)